Nousautres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Sam 11 Nov - 11:38 par Morgan Kane: De Paul Valery, après la première guerre mondiale : Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs
Commenous vivons nous-mêmes dans un monde en proie à toutes les menaces et que, comme le disait si bien Valéry, "nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles
Commele second sens du mot culture, cette définition, qui en est proche, se veut neutre et objective : elle ne hiérarchise pas les civilisations; elle les considère, quelles qu'elles soient, comme des productions historiques également valables du génie humain. La civilisation aztèque. La civilisation égyptienne. Les civilisations
Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles », se désolait Paul Valéry dans La Crise de l’esprit, en 1919, au lendemain du désastre de la Première Guerre mondiale. Sans lui faire injure, d’autres n’avaient pas attendu si longtemps pour en faire l’amère expérience. La preuve avec cette soirée consacrée à deux civilisations anciennes,
Nous autres, civilisations, lançait Paul Valery au début du XXe siècle, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Le coup fut douloureux pour la pensée occidentale, déjà ébranlée, à la fin du XIXe siècle, par l’annonce nietzschéenne de la mort consommée de Dieu. Ainsi, ceux qui ne croyaient plus aux arrière-mondes religieux éternels devaient s’habituer à
Ouvrage Vous autres, civilisations, savez maintenant que vous êtes mortelles. De la contre-utopie; Pages: 7 à 8; Collection: Études de littérature des xx e et xxi e siècles, n° 96; Autres informations ⮟ ISBN: 6-9; ISSN: 2260-7498; DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10756-9.p.0007; Éditeur: Classiques Garnier; Mise en ligne: 29
USE8W9S. FIGAROVOX/ANALYSE - Califat, élection d'Erdogan en Turquie, conflit israélo-palestinien, les crises se multiplient au Moyen-Orient. La prophétie de Samuel Huntington serait-elle en train de se réaliser ? Le décryptage de Frédéric Saint Clair, ancien conseiller de Dominique de Saint Clair est mathématicien et économiste de formation. Il a été chargé de Mission auprès du Premier ministre Dominique de Villepin pour la communication politique 2005-2007. Il est aujourd'hui Consultant Free Victoires fulgurantes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant EIIL, massacre des chrétiens d'Orient, élection triomphale d'Erdogan en Turquie, escalade meurtrière entre israéliens et palestiniens, sommes-nous finalement en train d'assister au fameux choc des civilisations que prédisait le très controversé Samuel Huntington dès 1996?Frédéric SAINT-CLAIR Un choc est par principe instantané. Mais que se passe-t-il avant? Et que se passe-t-il après? Est-ce que tous les évènements internationaux sont sensés participer de ce même choc? Une lecture de l'actualité internationale au travers du modèle développé par Huntington semble par trop statique. Il y a une dynamique des conflits qui lui échappe. En revanche, Samuel Huntington a mis en lumière un certain nombre de points cruciaux pour comprendre la période postérieure à la guerre froide, notamment l'émergence du culturel - et particulièrement du fait religieux - au sein des conflits, ainsi que la perte de vitesse du modèle occidental et de la notion de démocratie libérale. La vocation universaliste des droits de l'homme, le doux commerce» qui, selon Montesquieu, était vecteur de paix, ne portent pas en eux une évidence et une force suffisantes pour être universellement acceptés. Paul Valéry, en introduction de son célèbre texte, La crise de l'esprit, écrivait Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.» Aujourd'hui, des individus dépourvus de toute humanité instrumentalisent la religion afin de mettre un terme aux valeurs prônées par la civilisation occidentale, y compris les valeurs chrétiennes, et imposer leur barbarie. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là ; en revanche, la question de la prééminence de ces valeurs est nettement engagée. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là. Dans une tribune publiée par le Monde, Dominique de Villepin explique, Ce n'est en rien un choc immémorial entre les civilisations, entre l'Islam et la chrétienté, ce n'est pas la dixième croisade … Non il s'agit d'un événement historique majeur et complexe, lié aux indépendances nationales, à la mondialisation et au Printemps arabe». Tous ces évènements ne sont-ils pas, malgré tout, liés par la montée de l'Islam radicale?Le choc n'est en effet pas immémorial, et il ne s'agit en rien d'une opposition entre l'islam et le christianisme. Il ne s'agit pas non plus d'une croisade, ou alors à l'envers, car en Irak, ce sont des musulmans qui tyrannisent les chrétiens sous prétexte d'imposer leur religion. Si Dominique de Villepin a raison de souligner la complexité de l'évènement, vous avez raison de souligner la dimension islamiste radicale qui est à sa base. Mais l'islamisme radical en tant qu'hypertrophie politico-religieuse n'explique pas tout. Pour comprendre ces évènements nous devons aller plus loin et interroger ce qui est à son fondement, ce sur quoi les intégristes s'appuient, c'est-à-dire la composante politique de l'islam. Malek Chebel écrit L'islam restera viscéralement attaché à une vision globale de l'existence, de sorte que la vie organique n'est jamais séparée de la vie spirituelle, ni la vie individuelle de la vie collective […] Enfin, l'islam a réponse à tout, du berceau à la tombe.» La dimension politique de l'existence collective est donc incluse intégralement dans, ou même préemptée par, la dimension religieuse qui a vocation à être totalisante. Au-delà de l'islamisme, qui est une dérive extrémiste qui doit être combattue, l'islam politique questionne déjà le modèle de la démocratie libérale occidentale. Nous le constatons sur le territoire français, où les revendications religieuses face au droit républicain se multiplient. Comment, dès lors, cette dimension pourrait-elle être absente des révolutions nationales telles que les printemps arabes» où de nouvelles structures politiques sont en train de naître, bien souvent dans la douleur? Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et revendiquée par EIIL fait passer la communauté des fidèles, avant l'attachement à la nation. Existe-t-il un risque de voir ces différentes crises se rejoindre? En quoi diffèrent-elles vraiment les unes des autres?Nous sommes là au cœur de la question théologico-politique liée à l'islam. L'Oumma pourrait, ou devrait, être considérée comme une communauté spirituelle, et elle ne saurait être perçue autrement dans la tradition mystique, mais, la tentation de lier pouvoir spirituel et pouvoir temporel - politique - affaiblit la notion de communauté religieuse et la rend susceptible d'être substituée à la nation démocratique. Le concept d' ecclésia» - de communauté ou d'église - a été soumis à la même tension, mais, par un cheminement long et complexe, cette tension a été apaisée en Occident. Elle demeure en revanche intacte dans les pays arabes et dans les différents types de conflits qui ont été évoqués, avec des particularités propres, et des intensités qu'au triomphe de Hungtington, assiste-t-on à la défaite de Francis Fukuyama qui pronostiquait la fin de l'Histoire? Loin d'avoir conduit à une homogénéisation croissante de toutes les sociétés humaines» la globalisation n'a-t-elle pas, au contraire, exacerbée les identités?Le modèle de Fukuyama a cristallisé en quelque sorte toutes les illusions nées de la Révolution Française et de la supériorité» occidentale du XIXème siècle. Il y a en effet une crise de l'identité. Celle-ci n'est pas nouvelle même si elle prend de nouvelles formes, d'où la nécessité d'éviter les modèles englobants et statiques. La globalisation a accéléré la chute du modèle occidental matérialiste. Malheureusement, les valeurs humanistes présentes à la base de ce modèle, telles que les droits de l'homme, la liberté, l'égalité, la fraternité, ont subi le même sort. La haine de l'Occident, qui grandit, amalgame toutes les composantes d'un modèle occidental multiforme fragilisé par notre incapacité à le remettre en question et à le renouveler. Il semble nécessaire de revenir aux fondamentaux de notre civilisation, et de les cultiver. Gandhi écrivait L'amour est la plus grande force au monde et, en même temps, la plus humble qu'on puisse imaginer.» Pour apaiser les tensions identitaires, au moins dans notre pays, c'est cela qu'il faut mettre en pratique. Notre tradition républicaine a beaucoup insisté sur la liberté et l'égalité et a oublié bien souvent la fraternité, qui, selon Pierre Leroux, était la condition de l'unité. Par exemple, les étrangers vivant sur le sol français, qu'ils soient juifs, musulmans, athées, ou autre, doivent être inclus dans cette fraternité républicaine, car c'est par là que notre attachement à nos valeurs s'exprime le mieux. Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et islam. Si l'histoire a montré que la France avait eu raison de s'opposer à l'intervention américaine en Irak en 2003, face au nouveau désordre mondial créé par celle-ci ainsi que face aux effets collatéraux des printemps arabes, faut-il désormais intervenir, notamment pour protéger les chrétiens d'Orient?Oui, il faut intervenir, car les conditions sont radicalement différentes. En 2003, Bush partait en guerre contre Sadam Hussein persuadé de trouver des têtes nucléaires enfouies dans le sol irakien, et de participer ainsi à la lutte contre le terrorisme. Aujourd'hui, nous sommes face à une oppression réelle, à des populations entières jetées le long des routes, dans des conditions terribles. Nous devons cependant rester vigilants face à la tentation guerrière. La reconstruction de la paix est l'unique objectif.Il faudra une génération au Moyen-Orient pour entrer dans sa propre modernité apaisée, mais d'ici là il est guetté par la tentation nihiliste, par le suicide civilisationnel. Nous sommes à la veille du moment décisif où la région basculera de l'un ou de l'autre côté.» Quel rôle les pays occidentaux pour éviter le basculement du mauvais côté?Nous pouvons parler de nihilisme» car c'est bien d'une négation des valeurs morales de l'Occident dont il s'agit. En revanche, la perspective d'une entrée dans une modernité apaisée à horizon d'une génération reste difficilement envisageable. C'est une société close qui se dessine dans cette région du monde, et le modèle occidental n'a que peu d'influence sur elle. Le soft power», pour employer un terme repris par Fukuyama, est devenu quasiment inopérant. L'aide aux populations défavorisées, l'aide humanitaire que la France va superviser en Irak - et dont nous devons être satisfaits -, participe du rôle que vous évoquez et qui peut être déterminant, notamment sur le chemin parfois long qui mène à la paix.
30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 0907 Civilisations, nous sommes mortelles ! Reste à le » savoir comme le précisait Paul Valéry dans Variétés Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Et j'ose ajouter reste à savoir si nous ne sommes pas dans la dernière phase. Il n'est pas d’œuvre humaine qui ne soit condamnée à périr. Cela va du moindre écrit comme celui-ci à la civilisation dans laquelle il s'insère. Et les exemples ne manquent pas dans le monde. Celui qui aurait prédit au soir du 15 novembre 1532 que l'empire inca disparaîtrait sous les coups de douze Espagnols aurait risqué sa vie. Le 16 au soir... On pourrait multiplier les exemples. Byzance, son empire et sa civilisation tombèrent en 1453 au milieu de querelles byzantines ». Vraie ou arrangée, nous est restée celle portant sur le sexe des anges ». Alors, la France de 2013 ? Comment ne pas être frappé des similitudes internes avec les dernières élucubrations de cette minorité de minorité et de ce gouvernement, dont on ne sait plus qui supporte l'autre, qui est la corde, qui est le pendu ? Comment ne pas être frappé des similitudes externes au moment où aujourd'hui, le même gouvernement relance la question du droit de vote des étrangers, alors qu'il subit et abandonne les zones de non-droit à une nouvelle féodalité barbare ? Oui, les civilisations meurent. Elles meurent par la concomitance de fêlures internes et externes qui en atteignent les œuvres vives, maquillées par un hideux replâtrage. Elles meurent à cause des mannequins tonitruants aux pieds d'argile. Elles laissent des traces, et d'autres les remplacent. Elles meurent, soit parce qu'elles ont fait leur temps, soit parce qu'on n'a pas voulu traiter quand cela était encore possible. Une civilisation à visage humain Elisabeth Kübler-Ross, dont les travaux font autorité, dégage cinq stades successifs lorsqu'un diagnostic fatal est annoncé aux humains que nous sommes le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l'acceptation. Reste à savoir comment une société se comporte en la matière. Reste à réfléchir, peut-être à agir. Agir, c'est avoir accepté d'entendre, c'est faire le bilan des possibles sans se masquer les impossibles, c'est, prendre l'une des voies ouvertes après le stade d'acceptation laisser-aller, s'y diriger bravement, léguer pour que le témoignage perdure. Ici encore, les exemples historiques ne manquent pas, mais mieux vaut y réfléchir que d'alourdir ce texte. Mieux vaut faire le bilan... sans négliger l'espoir, mais sans s'y accrocher aveuglément. Une conclusion provisoire C'est en ce sens qu'il faut comprendre les départs, les envies de départ, ou au contraire les envies de résistance, d'enracinement, les affirmations, parfois pétries de courage, parfois pures rodomontades. C'est en ce sens qu'il faut revoir les raisons que lancent haut et fort un Depardieu, les alibis financiers d'un Arnault et de tant d'autres intouchables. C'est en ce sens que nous continuerons. Published by Pierre-François GHISONI - dans LES PLONGEES DE L'ABSURDE
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles, Valéry. Commentez. • Cette phrase est tirée de La crise de l'esprit », un texte figurant dans les Essais quasi politiques » publiés dansVariété Tome I, page 988 des Œuvres en Pléiade. La crise de l'esprit » est constituée par deux lettres » originellement parues en anglais dans une revuelondonienne en 1919. La version française paraîtra la même année dans la Nouvelle Revue Française. La phrase citéeest la première phrase de la première de ces deux lettres.• La crise de l'esprit » paraît au lendemain de la Première Guerre mondiale, guerre qui — outre le fait qu'elleoccasionna plus de huit millions de morts — provoqua une profonde crise de la conscience Valéry, cette guerre a montré que la civilisation européenne pourrait sombrer comme l'ont fait dans le passédes civilisations parmi les plus brillantes Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu designification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l'abîme de l'histoire est assez grand pour tout lemonde. Nous sentons qu'une civilisation a la même fragilité qu'une vie. Les circonstances qui enverraient les oeuvresde Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables elles sontdans les journaux. »Mais Valéry ne s'arrête pas à cette constatation somme toute banale. Il s'arrête sur le fait que ce qui vient de sepasser nous conduit à remettre en cause un certain nombre de valeurs Les grandes vertus du peuple allemand ont engendré plus de maux que l'oisiveté n'a créé de vices. Nous avons vu,de nos yeux vu, le travail consciencieux, l'instruction la plus solide, la discipline et l'application les plus sérieusesadaptés à d'épouvantables desseins. Tant d'horreurs n'auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu,sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d'hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peude temps; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects?»Un nouvel ordre est à instaurer; tâche difficile car deux dangers ne cessent de menacer le monde l'ordre et ledésordre.»La seconde lettre et la longue note ajoutée à La crise de l'esprit » s'interrogent sur le devenir de l'Europe Or, l'heure actuelle comporte cette question capitale l'Europe va-t-elle garder sa prééminence dans tous lesgenres ? L'Europe deviendra-t-elle ce qu'elle est en réalité, c'est-à-dire un petit cap du continent asiatique? Oubien l'Europe restera-t-elle ce qu'elle paraît, c'est-à-dire la partie la plus précieuse de l'univers terrestre, la perle dela sphère, le cerveau d'un vaste corps?» L'histoire, d'une certaine façon, a déjà partiellement répondu à cette question.. »
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. »Paul Valéry La crise de l’esprit, éditions NRF, 1919
23 juin 2019 7 23 /06 /juin /2019 1133 écrivait Paul Valéry. En écho, dernièrement, Amin Maalouf sort un livre dont le titre est Le naufrage des civilisations. Bienheureux le temps où on pouvait encore écrire civilisation au pluriel. La disparition de l’une n’était pas la disparition des autres. Restait à la part d’espèce humaine, dont la civilisation s’était tarie ou avait été anéantie, la possibilité d’en faire émerger une autre. Surtout, ce n’était pas la disparition entière de l’espèce humaine. Désormais, que la civilisation devenue planétaire, uniforme, univoque, vienne à disparaitre, voici le monde plongé dans les ténèbres. Mais si ce n’était que cela, il resterait à l’espèce humaine, après un long processus de régénération, d’en proposer une autre. Ces dernières décennies ont été le moment de progrès scientifiques, techniques,… tels, et dans de nombreux domaines, que, pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, il nous est donné d’apporter des solutions à des problèmes où, jusqu’ici, cela s’était avéré impossible. Au lieu de quoi, ces progrès, utilisés à d’autres fins que de servir le bien commun, produisent des outils et une pensée qui conduisent inexorablement à notre disparition en tant qu’espèce. Ce qui est bien plus grave que la disparition d’une civilisation. Il est toujours regrettable de voir disparaître une civilisation – nous nous appauvrissons de la diversité qu’elle proposait, nous perdons des propositions alternatives. Il est grave de se donner à une seule. La mondialisation porte en germe notre extinction. Aussi, il nous faut œuvrer pour le local, contre le global. Il nous faut vouloir le petit, contre le grand. Le droit à l’exercice de la différence, que ce soit dans le cadre de la réflexion politique, économique, dans celui des modèles de société. Il nous faut lutter contre l’uniformisation, la pensée unique et globalisée. Cela suppose que nous demeurions souverains, que nous conservions le territoire sur lequel exercer cette souveraineté, que les états retrouvent leur capacité d’exercer leur puissance face aux géants industriels qui ont pris le pouvoir. Nous autres, appartenant à l’espèce humaine, nous savons maintenant que, dans le cadre de la mondialisation, nous sommes mortels parce que nous perdons la maîtrise de notre avenir au travers d’accords commerciaux qui, n’ayant que faire de la permanence de l’écosystème, du sort des êtres humains, n’ont d’autre visée que servir le profit immédiat et privé de quelques uns. Ironie, ceux, à qui profite ce crime qui est la disparition programmée de l’espèce humaine, sont appelés, eux aussi, à disparaître. C’est dire à quel degré de bêtise ils sont rendus. Nous sommes rendus, nous le grand nombre, pour ne pas réagir. Jadis, les civilisations étaient mortelles. Désormais, nous savons que notre espèce l’est. C’est une autre paire de manches.
nous autres civilisations nous savons maintenant que nous sommes mortelles